Internet « dans la poche des enfants » : un conflit majeur entre le Guide suprême et le Président en Iran
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2014-10-15Jeudi 25 septembre, le Président Rouhani s’est exprimé devant les Nations Unies à propos du dossier nucléaire et de la présence des terroristes de DAECH en Irak et en Syrie.
En dépit du contexte très chargé dans la région, c’est, selon Ali Alizadeh, politologue iranien installé à Londres, « le premier discours officiel entièrement non idéologique de l’histoire de la République islamique » depuis la Révolution de 1979.
« Rappelons-nous qu’un jour l’Iran a invité le monde entier à dialoguer, alors que le crime du 11 Septembre n’avait pas encore été commis » : Rouhani a fait explicitement allusion au discours prononcé par le Président Khatami en 2000 à l’ONU. Discours au contenu nettement philosophique, mais qui n’avait pas abouti à une solution politique.
Suite à la proposition du président iranien, l’ONU avait nommé l’an 2001 « année du dialogue entre les civilisations ». Mais au cours du neuvième mois de cette même année, le monde a vécu une journée terrible et tragique : le fameux 11 septembre.
Le Président Rouhani a profité du contexte actuel pour faire allusion à son propre discours de l’année dernière, prononcé devant la même assemblée :
« Un autre jour l’Iran a lancé un appel pour un monde sans violence et sans extrémisme, quand les violences récentes n’avaient pas encore émergées. »
Pourtant, Hassan Rouhani n’a pas suivi la voie de l’ancien Président-philosophe Mohammad Khatami, qui a suivi des études de philosophie en Iran et en Allemagne, ni l’exemple de son prédécesseur, Mahmoud Ahmadinejad.
Son discours avait un objectif concret : la destruction de l’extrémisme dans la région contre un accord solidaire sur le nucléaire iranien. Voilà le marché proposé par les Iraniens.
« L’intérêt de ce discours, c’est de faire de Daech [L’Etat islamique, ndlr] une opportunité plutôt qu’une menace pour l’Iran. Selon Rouhani, la clé du contrôle du terrorisme dans la région est entre les mains des Iraniens et son pays est prêt à partager cette clé avec les Occidentaux, à condition qu’ils veuillent bien collaborer sur le dossier nucléaire », précise Ali Alizadeh.
Comme l’a dit le Président iranien,
« pendant que certains pays voisins de l’Iran sont victimes de la guerre et de l’instabilité, l’Iran est le pays de la sécurité, de la stabilité et de la paix. »
Malgré l’hostilité des conservateurs iraniens envers la diplomatie du nouveau gouvernement, et leur rôle dans le déni préoccupant des droits de l’homme dans le pays, le président Rouhani est prêt à passer un accord avec les Occidentaux, et à ressaisir l’occasion perdue du mandat de Khatami, rendue impossible par son successeur Ahmadinejad.
Mais les puissances occidentales sont-elles prêtes pour cet accord historique ?
Ecrit pour Rue89
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