بیماریِ اسلامهراسی-اسلامگرایی
2016-04-04کلید پاریس و لندن در دست مهاجران؛ صادق خان و هیدالگو
2016-05-12*L’article écrit pour Regards Persanes, mon blog sur Rue89
Le général iranien le plus médiatisé n’apprécie pas qu’on fasse un film sur lui. Récemment, il a publié une lettre ouverte en contestant le contenu d’un documentaire qui le prenait pour sujet principal.
Il profite de cette lettre, publié sur l’agence Isna, pour contester au passage « tout ce qui circule sur les réseaux sociaux“ et qu’il considère comme ‘exagéré et non-représentatif pour le pays’.
Mais pourquoi est-il si médiatique ? Ça fait des mois qu’on parle beaucoup du général Qasem Soleimani, le chef des opérations militaires extérieures iraniennes. Mais pourquoi en parle-t-on autant ces derniers temps, alors qu’il occupe la même fonction depuis des années ?
En voici deux raisons principales :
Cadeaux étrangers
Historiquement, on a une tendance extrême à réduire un peuple ou une nation à une seule personnalité, surtout s’il s’agit d’un peuple lointain voire un ennemi étranger.
On dit souvent, Napoléon a conquis le vieux continent ; Hitler a ruiné l’Europe ; ou encore on dira Fidel Castro a résisté contre les Etats-Unis ou Poutine a violé l’Ukraine. On ne dit pas que ce sont des Français, des Allemands ou des Russes qui ont participé à tel ou tel événement.
Ce prisme qu’est la personnification de l’Histoire réduit les complexités de la réalité. Il nie la diversité des positionnements des individus au sein d’un Etat en érigeant un individu masculin qui représenterait les aspirations de l’ensemble des citoyens.
Dans le contexte iranien, les médias, particulièrement américains, ont développé cette stratégie afin d’attirer l’attention sur la présence militaire iranienne dans la région. Une vision réductrice, mais une stratégie efficace. Car ce scénario a beaucoup vendu, même en couverture de grands journaux.
Usage intérieur
Les conservateurs, en Iran, ont contribué à cette surmédiatisation et l’ont utilisée en politique intérieure.
Après la mort de l’ayatollah Khomeiny, le guide charismatique de la révolution, en 1979, l’unique personnage politique qui a réussi à être populaire en Iran est Mohammad Khatami, ancien président de la République iranien (1997-2005). Les hommes l’admiraient et les femmes l’adoraient. Un réformateur et en même temps un religieux, il représentait un idéal politique pour nombre d’Iraniens.
A la fin du mandat de Khatami, les conservateurs, qui souffraient beaucoup du manque d’une personnalité populaire, voire d’un héros, ont découvert Mahmoud Ahmadinejad, un inconnu sur l’échiquier politique iranien.
Il représentait alors et une carte vierge pour relancer le jeu. Le choix de cet homme était un véritable pari sur lequel ils ont beaucoup misé. Tous les médias que les conservateurs possédaient, ont été mobilisées à son profit pendant des années.
A court terme, ils ont gagné l’élection présidentielle en 2005 grâce au populisme d’Ahmadinejad, mais surtout en raisons de divisions au sein des forces réformatrices.
De plus, pendant son quinquennat, les médias occidentaux, pour la même raison expliquée plus haut,, ont profité d’Ahmadinejad pour réduire l’Iran et les Iraniens à un seule individu, caricatural. Il était toujours à la une des journaux et dans les titres des chaines télé.
Présidence catastrophique
Pourtant, à plus long terme, les protecteurs d’Ahmadinejad ont payé cher. La mauvaise gestion du pays, la misère économique malgré un revenu historique lié à augmentation du prix du pétrole, et la détérioration des relations internationales, ont été le fruit de son passage en tant que Président.
Narcissique, Ahmadinejad s’est lui-même piégé dans un conflit avec le guide suprême Ayatollah Khamenei. Ce dernier a mobilisé la majorité des conservateurs contre lui, et les réformateurs en ont profité pour régler leurs comptes avec lui.
Ce fut particulièrement le cas lors de l’élection présidentielle de 2009, dans laquelle Ahmadinejad a été réélu dans un scrutin truqué, et au prix d’une sanglante répression des citoyens contestant pendant plus de dix-huit mois dans les rues du pays. Un conflit impossible à oublier : il n’existe pas un seul débat politique qui ne traite de l’élection de 2009, de ses prisonniers politique encore emprisonnés, et du ‘mouvement Vert’.
L’émergence de Hassan Rouhani, élu Président en 2013, un homme politique expérimenté qui a changé de camp politique, passant des forces conservatrices vers le camp réformiste, ne fut pas une bonne nouvelle pour les anciens partisans d’Ahmadinejad. Ils se sont retrouvés de nouveau sans un personnage populaire, sans héros.
Soleimani contre Daesh
Alors voilà les Américains qui leur présentent de nouveau un cadeau : le général Soleimani en vedette potentielle.
L’intervention militaire iranienne contre Daech en Irak, menée en première ligne par le général Soleimani, a pris un poids national. Les réformateurs comme les conservateurs ont défendu les militaires comme les ‘soldats de la patrie’.
Ainsi Soleimani est devenu un héros national, et pas seulement un personnage conservateur. De plus, resté à l’écart du jeu politique, Soleimani a joué intelligemment le rôle d’un soldat glorieux, respecté par tout le monde.
Il y a trois semaine, des rumeurs s’amplifiaient sur le départ de Soleimani pour le Yemen, où se déroule un conflit entre les forces houthis soutenues par l’Iran, et sunnites appuyés par l’Arabie saoudite.
A ce moment-là, j’ai eu un échange, avec un ancien député réformateur, proche de Khatami. Il avait rencontré le général Soleimani à l’aéroport Mehrabad, réservé aux vols intérieurs iraniens à Téhéran :
‘J’ai vu par hasard le commandant Soleimani à l’aéroport, alors que j’avais lu sur Twitter qu’il se trouvait au Yemen. En le voyant, j’étais étonné. On s’est dit bonjour et on s’est a échangé pendant quelques minutes.
C’était la première fois que je lui parlais. Il partait pour Kerman, sa ville natale, pour le nouvel an persan, Je l’ai remercié pour ce que lui et d’autres soldats ont fait en Irak contre Daesh. Il m’a demandé de transmettre ses salutations au président Khatami. Ça m’a beaucoup surpris.’
Voilà comment naissent les légendes, comment se forment les héros.
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