Livre : “L’Iran ; déçu mais debout”, en précommande
2021-01-18“L’Iran, déçu mais debout” désormais en précommande – participez !
2021-03-23Discours lors de la présentation de la première promo de lauréats de French Tech Tremplin – accueil de Cédric O, Nadia Hai, et Elisabeth Moreno dans les locaux de SINGA France
Mesdames les ministres, monsieur le ministre,
“Nous sommes là pour vous aider”.
“Nous pouvons partager avec vous des codes socioculturels qui vont vous aider à mieux comprendre, mieux intégrer le marché”.
“Nous sommes un soutien, une opportunité, un ami”.
Voilà les phrases qu’on entend, parfois maladroites, parfois réconfortantes, parfois utiles, parfois scandaleusement clichés, quand on est réfugié et qu’on arrive dans ce pays. Surtout quand on veut entreprendre.
Aujourd’hui, le « nous », ce ne sont pas les français. Aujourd’hui le “vous”, ou le “eux”, ce ne sont pas les nouveaux arrivants. Le « nous », c’est SINGA. Le « nous », ce sont les nouveaux arrivants. Nous voulons innover. Nous voulons entreprendre. Nous sommes là pour vous aider.
On entend aussi parfois :
“Tu sais, c’est difficile, de monter une boîte en France”. Ou encore :
“La France, ce n’est pas une grande nation d’entrepreneurs”.
Les clichés, c’est une maladie. On en souffre tous. Il faut les éradiquer :
La France n’est pas un pays d’entrepreneurs ? On en est encore là, sérieusement, 20 ans après Free, 15 ans après BlablaCar ? 10 ans après Made.Com, 8 ans après SINGA ? 4 ans après Station F ?
Et pour investir, en France, dans les entrepreneurs réfugiés ou immigrés, combien de temps encore va-t-on attendre ? Combien de licornes seront portées, ailleurs, par des immigrés, avant qu’on investisse, en France, dans les talents immigrés ? Va-t-on laisser les futurs Lycamobile, les futurs Shobani, les futurs Uber, les futurs Intel, aller aux Etats-Unis ou dans l’Angleterre du Brexit, comme par le passé ?
40% des 500 premières compagnies américaines ont été fondées par des immigrants ou leurs enfants. (A partir d’aujourd’hui, dans… 6 heures, on pourra reprendre les États-Unis pour exemple !)
Porter un projet tech, ce n’est pas seulement rêver de devenir une licorne. Porter un projet tech, par serendipité, ce concept si cher à Singa, c’est participer à la création du monde de demain. Aller sur une route dont on ne sait pas où elle mène : connaître un échec, ou inventer un nouveau moyen de communiquer, de gouverner, de monitorer un impact, d’informer, de compter.
Tech + Immigration = solution.
C’est ça, l’équation de l’innovation.
Pour conclure, je voudrais citer Thanh Nghiem. Thanh a été la première femme partner de McKinsey, elle a aussi participé aux débuts de l’aventure d’une petite encyclopédie qui s’appelle Wikipedia. Elle est française, d’origine vietnamienne. Elle est administratrice de SINGA depuis 3 ans. Elle définit l’innovation comme le “pas de côté” qu’on fait avant de regarder les choses.
Les “pas de côté”, nous, les réfugiés, on en a fait un paquet. Pour sauter le mur, pour le contourner, pour faire les 100 pas dans les salles d’attente, partout, dans les administrations. On est forts, en “pas de côté” !
Nous, nouveaux arrivants, regardons votre marché avec un œil neuf. Des doses de résilience et d’enthousiasme, on en a, à revendre ! Alors merci à la French Tech d’être parmi les premiers à avoir compris ça.
Et à Vous, tout spécialement : soyez les bienvenus chez SINGA.
Discover more from Rooh Savar
Subscribe to get the latest posts sent to your email.