Dans le prologue de « L’Iran ; déçu mais debout » je raconte mon parcours en tant que journaliste et exilé politique en France, et explique mes motivations pour la rédaction de cet ouvrage.

Arrivé en France en 2009, je débute ma carrière journalistique en 2011 avec un blog intitulé « Regards persans » sur Rue89. L’objectif était de commenter l’actualité française avec une perspective iranienne. Malgré un succès d’audience, je me rends compte que l’intérêt pour ses articles repose davantage sur leur caractère exotique que sur leur pertinence analytique. En relisant mes anciens articles, je reconnais leur naïveté, voire leur stupidité, due à une méconnaissance du contexte politique et social français. J’attribue cette erreur à une lecture de la réalité française à travers un prisme iranien.

Pour remédier à cela, je décide de changer de regard en m’informant davantage sur la France, avec un regard d’intérieur.

En 2015, je fonde un média francophone sur l’Iran, « Lettres Persanes », s’inspirant de l’œuvre de Montesquieu. L’ambition de ce média est de « traduire la presse iranienne » pour offrir un regard interne sur l’Iran. Toutefois, je reconnais que la méthode de Montesquieu dans ses « Lettres persanes » s’oppose à ma propre approche journalistique. Dans ce chapitre, je critique le regard orientaliste de Montesquieu qui utilise des Persans fictifs pour critiquer la société française, sans réel intérêt pour la culture iranienne. J’y dénonce cette pratique, encore présente dans les médias actuels, de journalistes écrivant sur des pays lointains sans les connaître réellement.

Le prologue conclut en expliquant ma motivation pour la rédaction de « L’Iran ; déçu mais debout » : Mon souhait proposer un regard interne sur l’Iran, absent des médias occidentaux, en s’opposant à la « misérographie des Autres », qui exploite les misères des peuples étrangers pour attirer l’audience. L’ouvrage est donc une tentative de présenter une partie de la réalité complexe de l’Iran à travers le témoignage des Iraniens eux-mêmes.

L’Iran ; debout mais déçu

Cet ouvrage analysant la complexité de la société et du régime iranien à travers différents angles, mettant en lumière les contradictions entre l’image projetée à l’international et la réalité vécue par la population.

L’auteur, à travers son expérience de journaliste mais aussi ancien activiste politique, souligne la richesse de la presse iranienne et la pauvreté du traitement médiatique occidental, accusé de “misérographie des Autres”. L’analyse critique de la représentation médiatique occidentale de l’Iran, est confrontée à l’évolution interne du pays, marquée par des alternances entre ouverture et répression, des luttes de pouvoir entre factions politiques (réformistes, conservateurs, populistes et ultraconservateurs), et l’impact des sanctions internationales et des interventions géopolitiques. L’ouvrage examine également la place des femmes iraniennes, le rôle de la religion et la tension entre les inspirations de l’ouverture face aux réactionnaires religieux, ainsi que l’évolution de l’économie et du paysage politique iranien.

Le livre explore plusieurs périodes clés de l’histoire iranienne, de la révolution de 1979 à l’ère post-Ahmadinejad, en passant par le mouvement vert et les manifestations de 2017 et 2019. Il examine les enjeux politiques (le rôle du Guide, le valayat-e faqih, les élections), économiques (la dépendance au pétrole, les sanctions occidentales), et sociaux (les droits des femmes, la société civile), tout en soulignant l’importance des sources internes et la nécessité de dépasser les clichés occidentaux pour une compréhension nuancée de l’Iran.

L’ouvrage se termine sur une analyse des élections présidentielles de 2024 et des défis auxquels fait face le pays, en particulier face à la “pression maximale” états-unienne et à l’évolution de la société iranienne.